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Point de vue de TMX – Les investisseurs s’intéressent quand même à l’immobilier industriel et à l’immobilier résidentiel collectif

17 avril 2019

Malgré les faibles rendements du secteur de l'immobilier en général, les investisseurs s'intéressent quand même à l'immobilier industriel et à l'immobilier résidentiel collectif

Par Ryan Thomas, chef du Développement des affaires, Industries diversifiées

Puisque l'économie canadienne a été pratiquement en stagnation au quatrième trimestre de 2018, les investisseurs sont évidemment prudents à l'égard du secteur immobilier. Après tout, lorsqu'un secteur est en difficulté – comme le sont plusieurs quand la croissance économique trimestrielle n'atteint que 0,1 % – ses ennuis se répercutent sur le reste de l'économie qui le soutient, et l'immobilier n'est pas une exception.

Le commerce de détail illustre parfaitement ce phénomène.

Tout comme les détaillants qui s'apprêtent à endurer une année difficile en 2019, du fait de l'endettement élevé des consommateurs, de la faible croissance des ventes et de la fréquence des fermetures de magasins et des licenciements, l'immobilier au sein du secteur du commerce de détail accuse le coup également. Dans ce secteur, les placements immobiliers en titres de capitaux propres cotés à la Bourse de Toronto ont affiché un rendement négatif de 5 % pour 2018, éradiquant totalement le rendement positif de 3 % de 2017. Les immeubles de bureaux ont connu pire sort encore en 2018, ayant affiché un rendement négatif de 4 % après avoir bénéficié d'un rendement positif de 22 % en 2017, sans doute touchés par l'actuelle crise du secteur de l'énergie en Alberta et par la nécessité des sociétés locataires de compresser les dépenses en réduisant la superficie de leurs bureaux.

Cependant, l'immobilier canadien brille à deux endroits – assez pour faire miroiter les investisseurs – où le rendement dépasse les dix pour cent malgré la crainte d'un ralentissement économique prolongé, en l'occurrence dans les segments de l'immobilier industriel et des logements collectifs.

Effectivement, les titres de capitaux propres liés à ces deux segments ont été les seuls du secteur immobilier dont le rendement a été positif en 2018 avec des taux respectifs de 18 % et de 11 %. Le rendement des placements immobiliers industriels a été quasi identique à celui de 2017, tandis que celui des placements immobiliers dans des appartements a reculé, ayant été de 17 % il y a un an.

Pourquoi ces deux segments attireraient tellement les investisseurs se demande-t-on. Afin d'avoir une pleine vue de la situation, je me suis entretenu avec Jameson Bouffard, chef national des services au secteur de l'immobilier et de la construction, chez BDO Canada.

« Le commerce de détail classique que nous connaissons et aimons est en pleine transformation actuellement, surtout à cause d'Amazon, affirme M. Bouffard. L'immobilier industriel sera de plus en plus attrayant. »

Il prétend que cette énorme tendance qui bouleverse le commerce de détail – l'avènement de l'achat en ligne dont Amazon est le principal responsable – est un facteur déterminant dans l'essor de l'immobilier industriel. En effet, même si les vendeurs en ligne n'ont pas besoin d'énormes magasins chers en loyers, ils ont toutefois besoin de gigantesques entrepôts afin de combler la demande en ligne. Les détaillants classiques désireux de se lancer à leur tour dans la vente en ligne doivent tout de même se doter de vastes centres de distribution sophistiqués et efficaces s'ils veulent pouvoir rivaliser avec leurs concurrents armés dès le départ de plateformes numériques, souligne-t-il.

Cependant, ce n'est là qu'une seule pièce de l'énigme. L'autre pièce réside dans le secteur du cannabis, encore dans ses premiers jours, mais qui connaît une ascension fulgurante et qui a captivé toute l'attention des investisseurs en 2018.

« Chaque producteur devra disposer d'installations industrielles pour leur culture, ce qui, en général, signifie une grande superficie à occuper, » ajoute M. Bouffard.

Un certain nombre de sociétés de cannabis ont choisi d'acheter des installations existantes et de les convertir en installations de production et d'entreposage, dit-il. Le financement pour ces projets peut encore être difficile à trouver – pour l'instant du moins, jusqu'à ce que le secteur soit pleinement développé – mais M. Bouffard s'attend à ce que cette tendance soit le coup de pouce dont l'immobilier industriel a besoin.

En ce qui concerne l'immobilier résidentiel collectif, M. Bouffard estime que malgré le fait que ce type d'immeuble soit plus sensible aux fluctuations du taux d'intérêt à cause de l'évaluation élevée qu'on lui accorde, il n'existe pas en grand nombre sur le marché. Cette rareté constitue donc une prime et peut faire monter le prix encore plus. La hausse des loyers a aussi été très graduelle, et d'autres augmentations pourraient se faire attendre si l'économie se détériore encore, ce qui signifie probablement que les investisseurs ne s'inquièteraient pas trop du risque lié au loyer.

Par ailleurs, bien que le prix des maisons au Canada semble augmenter de façon modérée à l'heure actuelle, les prix en général avoisinent tout de même des sommets historiques. La difficulté d'accession à la propriété en quelque sorte a stimulé la demande pour les appartements, ce qui explique les rendements de plus de dix pour cent des placements dans ce segment au cours de 24 derniers mois.

La sombre image de l'économie dominera les discussions au sujet de l'immobilier canadien au cours de 2019. Toutefois, à mesure que les entreprises cherchent le moyen de traverser une année qui pourrait être difficile, il semblerait que le secteur – ou au moins certains de ses segments – continuera probablement à attirer beaucoup d'attention chez les investisseurs.

Le présent article a été rédigé à titre informatif uniquement; il ne vise à communiquer aucun conseil. Le présent article ne constitue ni un cautionnement ni une recommandation à l'égard de titres particuliers ou du secteur dont il fait l'objet. Les points de vue et les opinions exprimés dans le présent article sont uniquement ceux de leurs auteurs respectifs et ne reflètent pas nécessairement les vues de Groupe TMX Limitée, des sociétés de son groupe, de leurs dirigeants ou de leurs employés respectifs.